[Témoignage] d’une maman de grand préma…

[Témoignage] d’une maman de grand préma…

 

Mon amie Alex et moi étions enceintes en même temps. Il était prévu que son bébé naisse environ un mois après le mien. Tout comme nous, son compagnon et elle espéraient pour leur fille un minimum de médicalisation. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu… Vénus est arrivée très en avance, ce qu’il leur a valu à tous les trois un long séjour à l’hôpital.

C’est une petite fille qui a maintenant presque 6 mois et qui, grâce à la force et la détermination dont a fait preuve sa maman, est allaitée exclusivement !
Ses parents l’entourent d’amour depuis sa naissance et elle va bien Smile.

Voici le témoignage d’Alex :

On partait en vacances…

…à 6 mois et demi de grossesse, pour une semaine ou deux vers Béziers, pour tester notre nouvelle camionnette aménagée…

Deux heures de route en trop ? Ou autre chose ?

Je perds les eaux le matin, direction –> hôpital, en panique totale…   Ils me rassurent, me disent qu’elle peut naître maintenant.
C’est “un noir un peu sorcier” qui m’ausculte, on avait rêvé de lui la veille du départ (moi et Greg) !

Il nous dit que le col est long, qu’on va être transférés dans un hôpital de niveau III, pour grand préma…

On attend…

 

Finalement on arrive à Nîmes.

C’est la panique, quinze personnes autour de moi.
Le cœur de bébé ralentit, on risque la césarienne en urgence…

C’est bon, ça tient.

Je reste une semaine allongée avant la naissance de Vénus !

Le temps est long.

 

Le stress de ces moments intenses…

L’accouchement doux et rapide

Oui, j’ai pu la faire naître par voie basse, en 3 poussées elle est sortie.
Je l’ai vue sur mon ventre quelques secondes, les plus belles de ma vie.

Puis elle est partie avec le pédiatre…

Encore de longues minutes puis heures.

Je peux la voir enfin dans sa couveuse, ventre artificiel.

Ordi branché, masque pour respirer, bip bip de tous les côtés, le choc !!
Je ne regarde pas tout ça tout de suite, je ne vois qu’elle, belle comme tout, minuscule.

Je peux la prendre contre moi et je pleure, je suis émue à un point incroyable…

 

Voilà un mois et demi que moi et Greg vivons dans l’hôpital…

…sur le parking.

Un petit coin de Bosquet, le chemin du centre de rééduc’ d’un côté, où on mange à midi et le soir et où on dort dans notre fameuse camionnette…

Les émotions intenses du début : tristesse, peur, sidération… se sont adoucies.

Aujourd’hui c’est plus l’impatience et la fatigue qui prennent le dessus…

Mon partenaire m’a énormément aidée.

 

Pour lui c’est une belle expérience qui a beaucoup de positif aussi…

C’est une épreuve, mais elle reste un bon moment, celui d’une naissance et des premiers mois de vie.
C’est bruyant et un apprentissage de parents un peu particulier mais l’acceptation de tout prime, on doit être en paix pour que notre enfant ressente notre joie d’être avec lui et non pas nos peurs et frustrations.

Bel exercice !

 

Comment faire comprendre les étapes et le long processus de la prématurité à l’hôpital ?

Je ne savais pas à quoi m’attendre.

Les premiers jours, alitée, je me suis dit “ allez, il faut que j’accepte qu’elle naisse maintenant si ça doit être le cas pour que tout se passe au mieux, il faut que j’accepte.”
Ce que j’ai fait. Mais je ne m’attendais pas à ce qui allait arriver après…

De longues semaines se transformant en mois à être là tous les jours, toute la journée dans cet environnement hospitalier aseptisé, si loin de la nature, du bienfait des arbres, des fleurs, des animaux.

Après le choc des premiers moments, où l’on voit son enfant si petit, soigné par des femmes douces (pour la plupart on va dire…)  sur lesquels au début on repose tout, elles sont des piliers qui portent nos enfants vers la vie…

 

Le service s’appelle “ réanimation”.

C’est sur ce mot que j’ai tiqué, alors ça voulait dire que mon enfant était entre la vie et la mort ?

Pfuuu ! Il fallait être forte, très forte les premiers jours. Et après il faut tenir sur la longueur et être là pour notre enfant.

Quelle chance d’avoir une vie qui nous permet de pouvoir être ici en permanence. La plupart des bébés sont seuls, ils pleurent, réclament l’amour. Les puéricultrices ne peuvent pas être tout le temps disponibles.

 

D’après moi, cette épreuve crée des traumatismes à ces êtres, qui dans leurs premiers jours sont embêtés avec tous les soins qu’ils ont. Mais d’après mon partenaire ça les renforce aussi !

Quoi qu’il en soit, le temps est long, je n’arrive pas à me projeter à l’extérieur, ça me paraît si abstrait et lointain.

Elle tête et prend le biberon depuis peu, bien un ou deux jours, à vrai dire je veux dire sans trop se fatiguer. Mais est-ce pour autant qu’on va partir bientôt ?

Et le retour à la maison ?

 

 

Je souhaite à tous ceux qui vivent cette expérience de pouvoir la vivre comme nous, en étant présent au maximum dans la joie et l’amour. En gérant la fatigue et l’angoisse au mieux. En persévérant dans nos choix : l’allaitement au sein, le tire-lait est une étape aussi (tenir bon, continuer quoi qu’il se passe). 

C’est important de savoir que toutes les naissances ne sont pas comme on le souhaite et savoir ce que c’est que la prématurité et les longs moments à passer à l’hôpital avant de pouvoir voir notre enfant dehors. Avoir confiance en l’hôpital malgré nos idées sur la question et les imperfections qu’on lui attribue.

 

Avoir confiance, là est le mettre mot !

Photo de bradleyolin

 

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Cet article a 3 commentaires

  1. Un très beau témoignage. La naissance de ma fille, ma naissance de mère et la naissance de mon compagnon comme père, ne ce sont pas passaient comme prévu non plus. L’allaitement non plus d’ailleurs. Je partage l’idée à 200 % que la confiance est la clef : avoir confiance, faire confiance, être en confiance. Une posture émotionnelle, psychologique et sociétale importante quelque soit la situation. Je l’ai beaucoup travaillé, ainsi que mon homme, pour la naissance de notre fils, et tout c’est passé comme nous le souhaitions cette fois. Idem pour l’allaitement ! Bravo à Alex et Greg. Bravo et bienvenue à Vénus.

    1. Oui quoi qu’il arrive il faut garder confiance… Pour ma part à partir du moment ou la grossesse s’est installée tout a roulé comme sur des roulettes. C’est les années précédentes qui ont été compliquées, difficiles et farcies d’imprévus désagréables. Mais nous avons gardé confiance et aujourd’hui c’est le bonheur !
      Merci pour ton commentaire 🙂

  2. Un bel exemple de confiance et de persévérance !…..Ça a payé pour toi aussi….! 😀
    Belle vie à Vénus ! 😘

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