[Témoignage] Naissance dans notre salon… Papa raconte ! -AAD

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Je suis heureuse et émue de vous partager, avec son autorisation, le récit que le papa de ma fille a écrit suite à sa naissance…
La même histoire, sous un autre angle !

 

 

Récit de la naissance de *L* le 30/03/2018 par Nicolas.

 

Le jeudi 29 mars,

Fanny me tanna pour une séance de photos de grossesse.

Le jardin était beau : jonquilles, jacinthes, et tulipes ornaient le jardin et le ventre de Fanny bien rond. Nous avons passé une bonne heure à prendre ce ventre sous toutes ses coutures. On ne pressentait rien qui pourrait annoncer une naissance imminente en dehors du fait que le terme approchait : le 10 avril. C’est la date anniversaire de notre rencontre il y a 10 ans, tout un symbole !

Fanny était persuadée que *L* naitrait en avril car elle-même est du 15 avril !

Le soir à mon habitude, je dormis d’une traite alors que Fanny, elle, passa une quasi nuit blanche liée à des douleurs au ventre.

Peu inquiet à mon réveil, je partis au travail. Il consiste à gérer ce que l’on appelle un stade d’eau vive. C’est un bras de rivière artificiel aménagé pour la pratique du kayak.

 

C’était vendredi…

…et en fin de journée, une envie de pagayer me pris.

Je m ‘accordai une heure à jouer en kayak dans les vagues. Après mon trajet quotidien de 10 minutes à vélo, j’arrivai chez nous à 18H30.
Quand je rentrai, ravi de ma journée, Fanny me dit qu’elle avait ressenti des choses nouvelles dans son ventre. Son seuil de douleur étant assez élevé (endométriose), elle minimisait sûrement l’intensité de ce qui se passait.

Pourtant dans l’air il planait quelque chose d’indescriptible.

Je décidai d’aller jouer un peu d’accordéon… Là elle me dit que ce n’était peut-être pas le moment. A cet instant, je commençai à réaliser que la rencontre avec *L* s’approchait. Une excitation se fit sentir et j’improvisai une danse sans musique !
En tant qu’homme de la maison j’essayai de penser à tous les aspects pratiques de l’accouchement. Je savais aussi que Fanny devrait être en dehors des contraintes sociétales (heures, téléphone) afin de rentrer pleinement dans sa bulle.

Alors je commençai par tirer les rideaux, ramener deux gros paniers de bois, chercher une solution pour remplir la piscine avec le tuyau … Fanny qui ne pensait pas que le travail allait s’intensifier aussi rapidement trouvait que je m’affairais un peu tôt…

 

Pourtant, vers 19H30…

…elle commençait déjà à vocaliser gentiment à l’arrivée des premières contractions. Assise sur les toilettes elle fût surprise par la douleur de ce travail. J’essayai de la rassurer au mieux et de l’encourager sur cette voie. Je notai la fréquence et la durée des premières contractions. Ensemble on décida d’appeler une de nos sages femmes qui habite non loin de chez nous. Elle me questionna sur l’intensité des contractions. Bien qu’elles aient été dès le début assez rapprochées (toutes les 3 minutes environ) elles étaient assez courtes : 20 secondes. Elle me dit d’attendre qu’elles fussent devenues plus longues et puissantes pour la rappeler.

 

Il ne fallut pas attendre bien longtemps.

Fanny rentra rapidement dans un travail intense. Elle cherchait la position la plus confortable pour accepter ces premières grosses vagues : tantôt sur les toilettes tantôt sous la douche. Le doute commençait à s’insinuer. La douleur déjà forte entamait sa volonté. Elle se mit à douter sur sa capacité à accoucher, et se voyait déjà mourir ! Du coup je la rassurai au mieux, et la félicitai sur ce qu’elle avait accompli.

Je sais qu’elle est capable.

Je lui rappelai l’importance de bien se décontracter entre les contractions. Tout le travail effectué en amont avec les sages femmes ainsi que les nombreux récits que nous avions pu lire ou regardé m’ont bien aidé dans cette situation.
Là, nous rappelions la sage-femme qui ne remit pas en question l’importance de son arrivée rapide en entendant par le téléphone les vocalises qui étaient maintenant bien plus fortes et empreintes d’une douleur profonde.

 

Après avoir récupéré la piscine et quelques accessoires, Julia arriva chez nous.

Elle observa un peu la situation, rassura Fanny. Rapidement elle ausculta le col. Et après examen, il était dilaté à sept centimètres.
A ce moment, Fanny reprit confiance dans sa capacité à accoucher. Avec Julia nous fîmes un point.

Julia : « As-tu une pompe pour la piscine ? »
Nicolas :  « Heu non ? »
Julia : « Peux-tu en avoir une rapidement ? »
Nicolas :  «  Oui une pompe à raft au travail »

 

Me voilà parti avec la voiture de la sage-femme…

…en quête d’une pompe alors que Fanny était dilatée à 7.

Dans la voiture, j’exultai et poussai plusieurs cris de joie.
Dehors, la nuit était fraîche, le ciel sans nuage mais nous ne voyions aucune étoile puisque la lune pleine éclairait la ville.
Je dus me refréner pour ne pas conduire trop vite.

 

15 minutes plus tard me voilà de retour.

Entre temps, Virginie notre seconde sage-femme était arrivée. Elle attendait impatiemment le verdict de Julia suite à l’auscultation du col. Pendant ce temps Fanny etait restée sous la douche un long moment si bien que l’eau chaude est venue à manquer.
Je la retrouvai à quatre pattes dans le salon . Elle était complètement rentrée dans un autre monde. Après une brève concertation on abandonnai la piscine.

 

Notre maison c’est notre nid, nous l’avons rénovée.

C’est une veille maison toute en pierre de la cave au plafond.

On l’appelle la maison « caussenarde ». Dans la ville, elle est unique.
Au mur, l’enduit au chanvre de couleur beige nous entourait chaleureusement, et notre gros poêle de masse/cuisinière brûlait depuis une bonne heure.
La lumière tamisée, le feu, le silence entrecoupé de ces râles de douleur nous plongeaient dans cette atmosphère irréelle, hors du temps.

J’avais par précaution mis deux grosses gamelles d’eau à chauffer. Du coup Julia l’utilisait pour soulager le périnée à l’aide d’un gant.

Fanny enfouissait sa tête dans les jambes de Virginie qui était à genoux et Julia soulageait Fanny avec le gant. J’étais là en soutien : une bassine, à boire, …

 

Puis petit à petit les contractions ont changé.

On pouvait entendre maintenant dans la voix de Fanny une sonorité propre à la poussée. J’ai de suite compris ce qui se passait : *L* était en route et descendait le long du col.

Fanny faisait un travail extraordinaire, entre chaque contraction elle partait complètement, s’endormait. Les sage-femmes l’encourageaient sobrement en donnant des éléments sommaires sur l’avancée du bébé. Elles aussi étaient confiantes dans l’avancée de l’accouchement.

A ce moment, je ne doutais pas de la force de Fanny et avais pleinement confiance en elle.

 

Virginie m’invita à prendre sa place au niveau de la tête de Fanny.

Elle enfouissait sa tête dans mon bas ventre. A force de pousser nous avions reculé d’un mètre ! De temps en temps j’interrogeais Julia du regard pour savoir si le bébé se présentait. J’avais quand-même une appréhension sur la durée du travail suite à des récits où l’épuisement de la maman avait conduit à des dénouements dont je ne voulais pas entendre parler.

Mais au bout de 15 contractions massives où la poussée était puissante *L* a pointé le bout de ses cheveux. A ce moment-là, Virginie m’a relayé à la tête de Fanny et je suis arrivé juste à temps pour recueillir *L*.

 

Moment irréel où le temps fût suspendu : silence.

Fanny à genoux accueillit son bébé contre elle.

*L* n’avait toujours pas émis de son ! Il était 23h12.

Au bout d’une vingtaine de secondes nous avons entendu le son de sa voix.
Pour Fanny la douleur s’est arrêtée net.
On la aidée à s’installer sur la canapé. *L* était là il ne restait plus que le placenta à sortir. Là aussi j’avais quelques inquiétudes. Pourtant 15 minutes plus tard le placenta était sorti avec peu de douleur en comparaison avec la sortie du bébé.

Nous avons attendu que le cordon cessa de battre pour le couper.

 

Nous sommes restés là, émerveillés par ce miracle de la vie…

Les sage-femmes procédèrent aux contrôles.
Elle pesèrent le bébé : 2kg970.
Elles amenèrent *L* à trouver le sein pour une première tétée. Là encore ce fût un miracle. Nous sommes programmés pour la vie … elle est en nous !

Puis à deux heures du matin elles nous quittèrent. Nous étions là, tous les trois, sur la canapé transformé en lit pour l’occasion dans notre maison surchauffée à 25°.

 

Fanny ne dormit pas de la nuit et moi très peu …

Le matin vers 6 heures nous avons vu le jour se lever tranquillement sur une nouvelle ère, celle de parents.
Nous sommeillâmes jusqu’à 8 heures.

Ivre du manque de sommeil, des émotions de la nuit de la naissance de *L*, je partis chez notre boulanger préféré à vélo et achetai tout ce que nous préférons. Le boulanger m’offrit une brioche pour l’occasion. De retour à la maison, je retrouvai mes deux amours !

Nous avons tiré une petite table ancienne proche du canapé pour que Fanny puisse s’assoir et nous avons déjeuné dans notre maison baignée de soleil et de bonheur !

 

Dans cette histoire Fanny et *L* ont été très courageuses sur le chemin de la vie.

*L* est arrivée dans une atmosphère douce et naturelle comme nous l’avions souhaité.

Cet accouchement a été parfait. Fanny, pleinement consciente, à su accompagner la sortie du bébé tout en douceur.

Je suis convaincu des bienfaits de l’accouchement naturel lorsque celui-ci est possible. C’est à dire, lorsque tous les indicateurs préalables (37 semaines, pas de jumeaux …etc.) sont positifs. Pour autant, nous étions bien contents d’être à 5 minutes de l’Hôpital. Sa présence était aussi rassurante qu’indispensable pour nous.

 

Je tiens à remercier nos deux sages femmes exceptionnelles, Julia et Virginie.

Elles ont permis à *L* d’arriver dans les meilleures conditions.

Leur travail est un engagement fort.
Elles le pratiquent avec passion pour permettre à la vie de commencer tout en douceur dans le respect de la nature.

Photo de Comfreak

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Cet article a 8 commentaires

  1. Wahooo….très beau récit…

    1. Merci Anne Soph 🙂 Je ne te dirai pas le contraire !

  2. La joie et le bonheur dominent dans ce récit très émouvant !! 🙂

    1. Oui et c’est exactement ces sentiments de joie et de bonheur qui dominent également dans nos souvenirs. <3

  3. LE MIRACLE de la naissance de votre petite luciole a bien été une aventure vécue à 3 ❣️❣️❣️
    Merci Nico de partager toi aussi ton expérience de Papa dans cet événement extra-ordinaire 😊 😍
    Très émouvant !!

    1. Oh oui vraiment une aventure vécue à 3 ! Je suis chanceuse, tous les papas ne se sentent pas autant impliqués dans ces moments là 🙂 . Le fait d’être chez nous a d’autant plus favorisé son implication je pense…

  4. Merci à ce papa si bienveillant pour le partage de cette “bulle d’Amour et de joie” dans laquelle il nous invite à entrer ❤️… Que d’émotion à sa lecture encore une fois !
    Ce qui me touche le plus je crois, c’est cette grande confiance en toi qui lui a permis de rester serein et savourer au mieux l’arrivée de ce petit miracle.

    1. Oh que oui 🙂 Cette confiance m’a portée et guidée…

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