Le maternage proximal {Podcast}

Le maternage proximal {Podcast}

Je vous propose aujourd’hui mon premier article au format audio 🙂 Cliquez sur “play” pour l’écouter ou téléchargez-le en cliquant sur “télécharger” (Pour l’écouter à tout moment sur votre smartphone par exemple !).

 

 

 

Transcription texte :

Bonjour à toutes, bonjour à tous,

Bienvenue sur Naissance-Enfance-Nature.com

Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler directement avec ma voix, sans clavier interposé. J’espère que vous allez apprécier ce nouveau support ! Je vais essayer d’adopter une voix douce puisque ma petite luciole dort tout contre moi…

Cet article audio aborde le sujet du maternage proximal.
C’est parti pour mon premier podcast !

Ca fait quelques jours que j’ai envie d’aborder avec vous ce qui se cache derrière ce terme assez généraliste qu’est “maternage proximal”.
J’ai fait quelques recherches sur internet et j’ai été assez surprise par ce que j’y ai trouvé.

En fait j’ai été choquée d’observer, une fois de plus, l’intellectualisation, le contrôle qui est imputé au maternage. Je n’ai pas très envie de rentrer ici dans les détails de ces théories pompeuses. Je viens ici vous parler du maternage proximal tel que je le perçois et tel que, je crois, les mamans qui le pratiquent (consciemment ou non) le perçoivent également.

Je dis “consciemment ou non” car je ne vois pas ça comme un concept avec des règles que l’on doit suivre pour “rentrer dans une case”. Le maternage proximal peut être recherché mais il est je pense souvent naturel, il coule de source.

 

1- Le maternage proximal c’est faire confiance à son instinct de parent.

Vous remarquerez que je parle de “parent” et non de “maman”. Vous allez me dire que le mot “maternage” fait référence uniquement à la maman. C’est vrai. Mais je crois qu’aujourd’hui on peut, on doit même, inclure le papa.
Donc, materner son enfant de façon proximale, c’est tout simplement laisser tomber toutes les théories et les règles que les livres, la société, l’entourage nous dictent.
Et des croyances autour du maternage il y en a à la pelle. Personnellement j’en entends tous les jours ! Il y a un espèce de peur que l’enfant ne trouve jamais son autonomie qui est vraiment très ancrée dans notre société.

Donc je crois que ce terme de “maternage proximal” veut d’abord dire ça : oublier, ignorer, bannir toutes ces vieilles croyances et faire confiance à son instinct de parents mais aussi faire confiance à nos enfants et cesser de croire que si ils ont trop d’amour ils ne sauront jamais se débrouiller seul.

Ceci m’amène à la deuxième chose qui pour moi définit le maternage proximal.

 

2- Répondre aux besoins de l’enfant

Par exemple, un bébé, qui n’a encore aucune notion du temps ne ressent pas la faim spécialement à heures régulières. Donc, particulièrement un bébé qui est allaité sera nourri à sa demande. C’est d’ailleurs l’un des aspects du maternage proximal qui est de plus en plus “reconnu” par la société puisqu’une maman allaitante est encouragée, en général à allaiter son bébé à la demande.

Répondre aux besoins de l’enfant c’est aussi par exemple, accepter que le sein n’est pas uniquement vecteur d’alimentation. Oui, le bébé ne tète pas seulement pour s’alimenter. Il a besoin de tétées-câlin. Il peut en avoir besoin pour s’endormir, pour se sécuriser, pour se protéger d’une maladie. Oui, parce que le lait maternel contient notamment des anticorps adaptés à l’enfant. C’est une notion qu’il faut que l’on accepte.

Donc je crois qu’il faut écouter son enfant, lui faire confiance et répondre à ses besoins sans s’encombrer d’idées culpabilisantes comme quoi le fait de trop répondre aux besoins est nocif pour telle et telle raison.

Parce que répondre aux besoins de l’enfant c’est, en plus de nourrir son être, le sécuriser.

 

3- Sécurisation

Par exemple : le portage. Cette idée là, je l’ai lue dans le concept du continuum et elle m’a beaucoup parlé. Donc l’idée et la suivante : Portez votre enfant, autant qu’il le souhaite. Proposez lui régulièrement d’être au sol, de se déplacer seul, mais tant qu’il en exprime le besoin, portez-le et faites les mêmes choses que d’habitude (autant que c’est possible, on est d’accord que certaines choses ne sont pas faciles à faire avec un enfant dans les bras ou en écharpe. Le portage dans le dos est le plus adapté pour vaquer à ses occupations.) Ainsi l’enfant apprend la vie sécurisé contre son parent. Il observe, apprend, s’inspire. Et quand il se sent prêt à expérimenter, il y va seul.

Quand il y va c’est de son plein grès, riche de ses expériences en portage. Son autonomie se construit sur de bonnes bases.

 

4- En pratique

Comme je l’ai dit plus tôt, il n’y a pas de règles à suivre, d’obligations pour être considéré comme maternant. Il y a différents degrés de maternage qui dépendent des parents mais aussi des enfants qui n’ont pas tous les mêmes besoins.

Grosso modo, en général, le maternage proximal se traduit par

L’allaitement, jusqu’au sevrage naturel ou non

Le portage en écharpe, porte-bébé (portage physiologique)

Le cododo. Donc le fait de dormir près de son enfant dans le même lit ou la même chambre. Comme pour l’allaitement selon les cas le cododo est pratiqué jusqu’à ce que l’enfant ait besoin de dormir seul ou jusqu’à ce que la famille estime que le cododo n’a plus lieu d’être.

L’éducation non violente.
La bienveillance et le positivisme sont de mise. Simplement on accompagne l’enfant dans ses apprentissages et dans son évolution en l’entourant d’amour, de joie et de bonne humeur !

 

Donc le maternage proximal, c’est être proche de ses enfants au sens propre du terme mais aussi au plus près de leurs besoins.

Je vous propose maintenant de vous lire un passage du livre “le concept du continuum”. Je ne crois pas que ce terme de ‘”maternage proximal” soit évoqué dans le bouquin, certainement parce qu’il date un peu et qu’à l’époque, il n’existait pas encore ! Mais finalement on parle de la même chose.

 

Cet extrait que je vais vous lire tout de suite évoque les sensations d’un nouveau-né seul dans un lit…

Il se réveille au milieu d’un silence cruel, dans l’oubli, dans un endroit sans vie. Il crie. Des pieds à la tête, il brûle de désir, de volonté et d’impatience. Il suffoque et hurle jusqu’à ce que ses sanglots résonnent dans sa tête et le fassent vibrer. Il crie jusqu’à ressentir une douleur dans la poitrine et dans la gorge. Il ne peut plus supporter cette souffrance. Ses sanglots s’affaiblissent et cessent. Il écoute. Il ouvre et ferme les poings. Il roule la tête d’un côté puis de l’autre. Rien n’y fait. C’est insupportable. Il recommence à pleurer, mais cela en est trop pour sa gorge épuisée ; il s’arrête. Il raidit son petit corps torturé par le désir et en retire un léger soulagement. Il agite le mains et gigote. Il s’arrête, capable de souffrir, mais incapable de penser, incapable d’espérer. Il écoute et se rendort.

Lorsqu’il se réveille, il mouille sa couche et cela le distrait un instant de son tourment. Mais le sentiment agréable d’uriner, ainsi que la sensation chaude et humide du liquide qui coule le long de son corps ne durent qu’un instant. La chaleur s’est immobilisée, se refroidit et devient moite. Il agite ses jambes, raidit son corps, sanglote. Désespéré, il hurle sa misère avant de sombrer dans un sommeil solitaire.

Tout à coup, le voilà soulevé : rejaillissent ses attentes de recevoir ce qui lui est dû. Quelqu’un retire sa couche mouillée. Soulagement. Des mains vivantes touchent sa peau, soulèvent ses pieds et plient un nouveau linge sans vie et absolument sec autour de ses jambes. Un instant plus tard, c’est comme si ces mains et la couche mouillée n’avaient jamais existé. Il n’a aucune mémoire consciente, aucun soupçon d’espoir. Le bébé se trouve dans un vide insupportable, sans notion de temps, dans l’immobilité, le silence et le désir, rien que le désir. Son continuum enclenche des mesures d’urgence mais celles-ci ne sont prévues que pour surmonter de légers écarts par rapport à un traitement correct ou pour susciter le soulagement chez quelqu’un qui – normalement – désirera le lui prodiguer. Son continuum n’a pas de solution adaptée à une telle extrémité, malgré le large éventail d’expériences dont il dispose. Le bébé, après n’avoir respiré que quelques heures, a déjà atteint un degré de désorientation qui dépasse les pouvoirs salvateurs du puissant continuum. Il ne connaitra probablement plus jamais le sentiment de bien-être qu’il ressentait dans l’utérus et qui aurait dû l’accompagner pour le reste de sa vie. Il part naturellement du principe que sa mère se comporte de manière adéquate envers lui et que leurs motivations et actions respectives doivent se compléter tout naturellement.

 

 

Photo Sylbohec

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Cet article a 5 commentaires

  1. Super podcast ! J’aime beaucoup ce nouveau format et je me suis laissée bercer par ta douce voix.
    Merci pour ça ! J’espère qu’il y en aura d’autres !

    1. Merci merci merci pour ton soutien 😊

  2. coucou Fanny,

    chouette l’idée du podcast, je trouve que tu as une jolie voix en plus et un accent qui ne m’est pas familier puisque je suis belge, si je devais faire un podcast ça sonnerait tout autre vu mon accent ahahah… (ça sonnerait nettement moins bien pcq j’avoue avoir parfois un peu “honte” de mon accent même si je ne devrais pas…hum)
    (surtout quand je vais en France et que les français rient de mon accent mais bon, le rire c’est bien souvent plus fort que nous je ne peux pas leur en vouloir c’est juste que parfois je me demande si ils se moquent à cause d’un conditionnement culturel qui veut que l’on se moque de l’accent belge ou si sans ce “prétendu” conditionnement ils riraient quand même ou pas… mais soit en sommes je me demande pourquoi on se fout parfois de ma poire quand je parle 😉 )

    bref, j’aime bien ta façon d’aborder le sujet tout naturellement sans trop de prise de tête ni d’intellectualisation, ça fait du bien de temps en temps (même si tu as tout de même fort réfléchi pour préparer tout cela, ce n’est pas rien)…

    je suis d’accord avec toi sur le fait qu’il ne faille pas intellectualiser tout cela ou du moins pas de trop… dans l’idéal c’est comme ça que je vois les choses aussi.. malheureusement nous sommes dans une société qui justement intellectualise tout et tant qu’elle n’aura pas évoluer à ce niveau là je pense que c’est important de continuer dans ce sens… et justement d’expliquer en profondeur ce qu’est le maternage proximal, ce qu’il n’est pas, ce que signifie le maternage tout court etc. je pense justement qu’il faille se pencher sur toutes ces notions de manières plus pointilleuses encore afin d’apporter un réel éclairage sur la chose… je pense que c’est ce qu’il faut pour faire comprendre nos idées aux gens, les expliquer dans les moindres détails, tant que la société intellectualise tout il n’y a je pense que cette voie pour faire passer les messages… à espérer qu’un jour la façon de vivre la maternité de manière naturelle et donc appropriée à notre espèce ne nécessite plus aucune explication. c’est bien sûr la que j’aimerais en arriver mais en attendant la voie de l’intellectualisation me semble nécessaire pour justement parvenir à ce but (que chacun vive de manière naturelle c’est mon objectif, un peu flou encore et je ne serais peut-être plus de ce monde pour en voir les résultats le jour où il sera atteint)… l’intellectualisation est en tout cas mon parti pris pour le moment parce que je pense qu’il n’y a que ça qui marchera pour faire “changer le monde”… comme si c’était nécessaire… jusqu’à ce que ça ne le soit plus… (bien sûr qu’une maman comme toi qui est déjà bien centrée sur ses instincts n’a pas besoin de passer par tant d’intellectualisation que pour te centrer dessus justement)… mais toutes ces autres personnes (mère, père, grands-parents, bref tout la société) qui ne “jure” justement que par l’intellectualisation n’est peut-être pas encore prête à se défaire de ce schéma et a besoin dès lors de comprendre les choses afin de pouvoir lâcher prise et les appliquer… je veux dire que l’esprit est utile aussi… si je n’avais pas intellectualiser tout ce que j’ai intellectualisé je n’en serais moi-même pas là avec ma fille. Il a bien fallu que je comprenne et lise un tas de bouquins avant de pouvoir me reconnecter à mes instincts, c’est malheureux et ça paraît contradictoires et pourtant sans toutes ces lectures je ressentirais encore cet énorme fossé entre la société et moi. je pense que je n’aurais pu parvenir sans toute ces lectures à me reconnecter si facilement à mes instincts.
    et je pense qu’il y a tellement de mythe à démystifier autour des bébés, de concepts à revoir ou à expliquer, qu’il faut les expliquer avec précision pour que les gens puissent les intégrer avec une réelle compréhension avant de se reconnecter eux-mêmes à leur nature…

    bref, je ne sais pas si je m’exprime bien et si tu vois où je veux en venir… je fais au mieux et au plus vite^^ (avec bébé qui dort sur moi aussi……)

    je suis en tout cas bien d’accord de ne pas imputer de règles strictes au maternage proximale, ce serait absurde et carrément impossible à suivre et respecter (du moins chez nous).
    je veux juste dire par contre que je pense que ces notions de maternage (proximal..) doivent être revues et bien définies pour les raisons citées plus hauts

    très chouette article en tout cas. qui m’interpelle et me fait réfléchir une fois de plus…

    j’envisage depuis quelques jours (ou plutôt environ deux semaines mais soit) de faire un article sur le maternage proximal également… ou sur le maternage tout court… car ça me paraît essentiel également de développer mon point de vue sur la question, surtout que j’aborde comme toi des thèmes de la parentalité qui font partie intégrante du maternage proximal… Il me semble donc important de définir les choses et la manière dont je les perçois également. enfin bref. ça viendra en son temps là je suis sur un autre sujet ^^

    bon dimanche!

  3. re..

    concernant les règles imputés au maternage, il me semble évident aussi de ne pas en définir peut-être même tout court pour la simple raison que cela pourrait être fort culpabilisant notamment pour toutes les “mamans proximales” (mais aussi pour toutes les autres) car on ne peut être à 100% dans un maternage proximal dans notre société comme le sont par exemple les yekwanas (rien que déjà parce que nous avons par exemple bien souvent à devoir prendre notre voiture et mettre le bébé dans une coque pour aller quelque part, ça s’applique aussi avec le triporteur en passant d’après ce que j’ai lu de ton article à ce propos 🙂 ça paraît anodin dit comme ça mais ça ne l’est pas du tout quand on sait que certains bébés sont si mal à l’aise dans la coque car loin des bras!)

    je pense qu’il est possible de définir toutes ces notions autour du maternage de manière claire mais néanmoins générale si tu vois ce que je veux dire… je vais me pencher la dessus ^^

    en attendant merci pour tes éclairages, et tes “petites piqures de rappel” au concept du continuum… pour ma part j’ai encore bien besoin de me replonger dans ce concept afin d’en saisir vraiment toute la totalité…

    ce n’est pas acquis pour moi, loin de là… je retourne d’ailleurs très souvent dans mes bouquins, dans tous, en général 🙂

    à bientôt!

  4. oups le biporteur* pardon (en plus tu as bien expliqué la différence -_-) faut que je m’habitue à tous ces mots et ces objets que tu me fais découvrir. (je savais bien qu’il existait tout type de vélo mais je ne connaissais pas ceux là en particulier 😉 …)

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